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Le boudoir de Violette
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2 novembre 2006

Je ne dors pas, je pense

Il est tard, minuit passé. Et je ne dors pas. Je pense. Des pensées "positives" pour une fois. Je pense à la voix de Tit Coeur qui va me réveiller demain matin, ou plutôt tout à l'heure puisque nous sommes déjà demain. Je pense à ses mots, à ceux qu'il me dira pour me demander si j'ai passé une bonne nuit, sans lui, et à ceux qu'il utilisera quand il me demandera comment je me sens. Tit Coeur est souvent inquiet de ma santé, il sait que je me détraque souvent. Alors il me questionne à ce propos et moi je me sens importante à ses yeux. Ca me touche qu'il se tracasse autant à mon sujet. C'est bête hein ...

Je pense aussi à sa peau qui me manque. J'ai sans arrêt envie de le toucher, de l'effleurer, de le masser, d'éprouver la douceur et la souplesse de sa peau sous mes doigts. J'aime son contact, j'aime la peau toute douce dans son cou et j'aime parcourir le long de son dos avec le bout de mes doigts. Je sais que ça le fait frissonner et qu'il adore ça alors je ne m'en prive pas. C'est une gourmandise pour moi. Une gourmandise tout comme les baisers qu'il me donne ou que je lui vole en passant. Lorsque ses lèvres se posent sur les miennes et que sa langue cherche la mienne, je "touche au paradis" (comme le dirait Denis Bortek). Je suis friande de ses baisers, j'aime le goût de sa bouche.

Je pense aussi à ses bras, dans lesquels j'aime me perdre. Dans lesquels je me sens bien, en sécurité. Dans lesquels j'aime m'endormir en toute quiétude. Je ne dors jamais aussi bien et aussi profondément que lorsque je sais qu'il veille sur mon sommeil. J'aime sentir ses baisers dans ma nuque ou mon dos alors que je suis à moitié endormie. J'aime que ses bras se referment sur moi et que son corps se colle parfaitement à mon dos tandis que je dors. Je ne sais alors pas si je rêve ou si Tit Coeur est réellement en train de me tenir prisonnière de lui et c'est une sensation que j'aime ressentir.

Bien sûr, cette nuit je ne pense pas seulement à Tit Coeur. Hier j'ai pas mal cavalé dans les cimetières puisque c'était le symbolique jour de la Toussaint (même si je n'ai pas besoin de ce jour particulier pour penser à toutes les personnes que j'ai aimé et qui ne sont plus près de moi). Je pense donc fort à mes grands parents qui me manquent toujours après toutes ces années passées. Mais je pense aussi à ma cousine. C'est moins cruel qu'en octobre tout de même mais ça me fait mal malgré tout. Je lui ai porté une coupe de cyclamens d'un rose très pâle, je me dis qu'elle aurait aimé cette couleur sans doute.

Je pense à cette tombe de granit rose, à cette sculpture en bronze qui l'orne et qui représente le visage de ma cousine. Représentation qui m'a longtemps fait frémir, frémir jusqu'à en vomir. Aujourd'hui elle m'impressionne moins mais je ne la regarde jamais lorsque je me rends au cimetière. Il y avait beaucoup de feuilles mortes sur la tombe, je les ai ôté lentement. Elles rendent cet endroit encore plus triste qu'il ne l'est en temps normal. Ma cousine repose sous un platane qui perd ses feuilles.

Je pense à ce portail peint en gris et que je pousse du bout du pied puisque j'ai les bras encombrés par une plante ou un bouquet de fleurs. Ce portail qui grince de façon sinistre et qui me permet d'accéder à une allée de petits graviers. Je remonte l'allée en regardant le bout de mes chaussures, toujours la tête baissée. Je n'ai pas besoin de regarder où je me dirige, je sais qu'au bout de l'allée, ma cousine m'attend. Je sais qu'elle ne bouge jamais. Qu'est ce que j'aimerai qu'un jour elle ne soit plus là. Qu'est ce que j'aimerai pouvoir retourner le temps et la voir au bout d'une allée, la voir pleine de vie, les jours rougies et les cheveux au vent.

Je pense aux bons moments que j'ai partagé avec elle. Je sais que ce sont des instants perdus à jamais, que jamais plus je ne pourrais en vivre des comme ça en sa compagnie. Je pense à la cruauté de la vie. C'est irrémédiable, c'est ainsi mais qu'est ce que ça fait mal ! Je pense alors à nos fous rires et à nos moments de joie. Aujourd'hui, je ne suis pas sombre, ce n'est pas à l'accident et à "l'après" que je pense. Je pense à une image gaie de ma cousine. Je donne la priorité aux moments de vie, en reléguant au second plan les moments tristes liés à sa perte.

Je pense que pour m'endormir paisiblement, c'est à Tit Coeur que je vais penser. Je pense que ce sera une source de rêves douillets et agréables. Je troque les rêves tristes et douloureux. J'en ai assez d'être maussade, j'ai envie d'être enfin heureuse.

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