... so far away

Voilà. C'est fait. Mes bagages ont été bouclés presque en temps et en heure. Bien entendu, j'ai finalement dû me résoudre à faire un choix. J'ai embarqué la plupart de mes fringues, sauf le trench en cuir que j'ai lamentablement oublié chez mes parents (mais pas grave j'aurai l'occasion de le récupérer une autre fois). J'ai donc fait des choix dans les sacs à main .. je ne sais pas par quel miracle j'y suis arrivée ceci dit mais toujours est-il qu'il y en a actuellement à peine 6 qui sont avec moi. J'ai pris mes chouchous et bien entendu mon Chloé. J'ai aussi fait des coupes sombres au niveau des chaussures, là par contre je n'annoncerai pas le nombre de paires qui sont actuellement entreposées dans la pièce derrière moi. Non pas par pudeur, mais simplement parce que je n'en ai réellement aucune idée. Et puis j'ai effectué un choix au niveau des cd et des livres, mais là aussi je les prendrais à une date ultérieure.

De toutes façons, même si j'avais voulu tout prendre d'un coup, ça n'aurait pas été possible. La pauvre Twingo était pleine à ras bord et je me demande encore comment elle a fait pour assurer tout le trajet comme une grande fille. Tout à l'heure, Guillaume se moquait de moi en me demandant si j'avais lyophilisé mes fringues avant de les mettre dans la voiture. Mais si j'avais pu, je l'aurai fait volontiers voui voui. Bon enfin, le trajet s'est bien passé. On a un peu trouvé de la neige mais pas sur la route alors c'était super.

Par contre, dire au revoir à ma famille a été une sacrée épreuve. Ca m'a secoué bien plus que je ne l'aurai pensé. Ma cousine était effondrée et ça m'a retourné de la voir pleurer. Donc bien sûr, moi je pleure aussi (suis une vraie madeleine à mes heures perdues). Ma Liv aussi avait l'air bien affligée à l'idée de me voir partir aussi loin, elle m'a serré dans ses bras. Ses petits bras tout chauds et tout dodus, ça m'a fait du bien au cœur mais ça m'a aussi fait mal pour elle, je n'aime pas l'idée qu'elle soit triste de ne plus me voir aussi souvent qu'avant. Séréna, elle n'a rien laissé paraître en apparence mais, peu après notre départ, j'ai reçu un sms de Géraldine qui me disait que ma filleule était toute tristounette. Les larmes de ma Maman m'ont eu en plein cœur également. Ca m'a rendu malade de la voir pleurer, je déteste ça et je crois que c'est normal. Personne n'aime voir ses parents avec des larmes dans les yeux. Je sais pourtant que ce sont des larmes de tristesse à l'idée de me voir partir loin d'elle, mais je sais aussi que ce sont des larmes de joie, parce qu'elle est heureuse pour moi. En plus, elle aime bien Tit Cœur alors elle est confiante.

Et puis, maintenant voilà. Mon bazar a envahi presque une pièce entière et j'ai investi la salle de bains avec tout mon attirail hautement obligatoire (oui j'ai besoin de 4 gels pour la douche et non ce n'est pas superflu de posséder 3 shampooings différents, non mais). Et surtout, ça fait deux nuits que je passe au creux des bras de Tit Cœur. J'ai l'impression que je vis comme une sorte de rêve le moment que j'attendais depuis si longtemps. Je peux enfin m'endormir en sentant son souffle contre moi, et je m'éveille contre sa peau.

Même si j'ai passé ma première nuit totalement blanche à écouter son cœur battre et à me repaître du bruit régulier de sa respiration, même si je sais que ma famille souffre de me savoir si loin (presque 600 km tout de même, ce n'est pas le bout du monde mais ça ne se fait pas non plus en 5 minutes comme on en avait l'habitude) … je sais aussi que j'ai fait ce qui était le mieux pour Tit Cœur, et pour moi. Quand dimanche soir, au moment de partir, il m'a demandé si j'avais toujours envie de le faire (de quitter ma ville, ma région, ma famille) je n'imaginais même pas lui répondre par la négative. Evidemment que j'en avais envie. J'aime ce garçon comme je n'avais jamais aimé auparavant …